Slow sex : comment passer de l’orgasme conventionnel à l’extase sexuelle ?

Slow sex : comment passer de l’orgasme conventionnel à l’extase sexuelle


N’avez vous jamais pensé que notre monde allait de plus en plus vite ? Que notre quotidien nous emmène dans un voyage à bord du fameux train à grande vitesse dont les seules gares sont : Métro, Boulot, Dodo ? Ne songez-vous pas à réduire ce rythme démesuré qui vous est imposé afin de pouvoir enfin profiter du moment présent ? Ralentir notre cadence nous permet parfois de prendre du recul, de découvrir de nouvelles choses et d’apprécier chaque instant à sa juste valeur. C’est ce que je vous propose de faire aujourd’hui dans votre vie sexuelle. Descendez à présent du Train Express et embarquez à bord de mon esquif pour un voyage en direction du bonheur.

Il n’est pas ici question de bouleverser votre manière de faire l’amour mais plutôt de vous ouvrir à une nouvelle aventure. Je souhaite vous partager la sagesse d’une union charnelle qui s’exprime à travers les langages de l’amour, de la tendresse et de l’immensité, telle une œuvre d’art qui nous révèle son âme dans toute sa splendeur et sa quintessence.

J’ai pu approfondir le sujet notamment à travers un livre qui parle de ce sujet en long, en large et en travers : “Slow Sex : faire l’amour en conscience” écrit par Diana Richardson. Je vous le conseille vivement si vous souhaitez vous adonner à l’amour en conscience. Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, commençons par le commencement ; qu’est-ce que le Slow Sex ? 

  1. Slow sex et tantra : quelle est la différence

  2. Comment pratiquer le slow sex ?

  3. Mettons fin à cette course à la performance

  4. Un exploratrice ça voyage énormément !

  5. Qu’attendez-vous pour explorer ?


SLOW SEX ET TANTRA : QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ?

Encore méconnu et non démocratisé, il est souvent associé, voire confondu avec le tantra. Non, le slow sex n’est pas du tantra. Ce sont deux pratiques, deux philosophies distinctes. Le tantra est une philosophie de vie ancestrale alors que le slow sex est une pratique sexuelle contemporaine ! 

Le tantra offre une pratique holistique de concevoir la vie et se focalise sur l’amour, la sexualité et la spiritualité.  Il vise à transcender l’ego et à éveiller l’énergie sexuelle à l’aide de positions bien précises. Le slow sex quant à lui met l’accent sur le plaisir des sens ainsi que la connexion émotionnelle et consciente permettant d’atteindre l’extase. Il peut aussi avoir une dimension spirituelle car beaucoup de préceptes s’inspirent de la philosophie tantrique, ce qui explique cette confusion, à juste titre, car ces deux philosophies sont assez similaires dans le fond. 

Le slow sex, à mon sens, c’est essentiellement l’occasion de revenir aux sources, de se déconnecter du sex conventionnel tel que nous le connaissons et de partir à l’aventure, lentement mais sûrement, pour faire danser nos corps tels deux escargots qui se rencontrent à la saison des amours.

COMMENT PRATIQUER LE SLOW SEX ?


Le slow sex est, comme son nom l’indique, rythmé par la LENTEUR. Alors si jamais vous avez trois à cinq heures devant vous (ou peut-être moins, chacun son rythme), c’est le moment d’emmener votre partenaire à travers ce voyage disruptif. Car oui, le slow sex nous sort totalement de nos conventions et du schéma mécanique bien connu : préliminaires, pénétration et orgasme (le grand final !). Et quelle joie d’en sortir ! Les scénarios préconçus, c’est sympa au début, mais cela ne nous permet pas de créer, d’innover.

Commencez par vous mettre en condition, et maîtrisez votre respiration, c’est ce qui va vous permettre de vous ancrer dans le présent et de vivre pleinement cette expérience. Aussi, il est important, et je ne vous le répéterai jamais suffisamment, de LÂCHER PRISE, de vous détacher de la pression du quotidien avant de vous étreindre (et dans la vie de manière générale !). Plusieurs respirations lentes et profondes vous aideront à atteindre cet état d’être. 

La connexion à soi sera votre point d’ancrage, il vous aidera à être pleinement conscient de votre corps. Diana Richardson parle de “revenir dans sa maison”. Nous pourrions alors faire un parallèle avec le sex tantrique où chaque personne, avant de s’unir à l’autre, s’engage dans une méditation en solo. L’idée est de se dire que dès que nous avons l’impression d’être déconnectés, de perdre notre concentration, il faut revenir à l’essence même de notre être intérieur.

slow sex se regarder dans les yeux

Puis, regardez-vous, admirez-vous, dévorez-vous des yeux… Nous n’osons pas assez souvent le faire et pourtant le miroir de l’âme nous offre une telle connexion, un tel laisser aller lorsque l’on passe la barrière de la pudeur, de la timidité et que nous arrêtons d’avoir peur de l’image que l’on renvoie à l’autre.


METTONS FIN À CETTE COURSE A LA PERFORMANCE


J’aimerais insister sur le fait que le sex en conscience ne répond pas à l'excitation qui se veut aux antipodes de la douceur. Le rythme accéléré, plus rough comme nous l’appelons communément, a l’avantage de stimuler des points orgasmiques, mais c’est un plaisir momentané, le slow sex offre une errance nous immergeant dans les abysses de l’amour. 


« L’extase n’est pas un nouveau but qui viendrait remplacer l’ancien but de l’orgasme. On ne peut pas le considérer ainsi, car l’extase n’apparaît que lorsqu’il y a lâcher-prise de tout but, plongée dans le présent et dissolution dans l’infini de notre univers intérieur. »  - Diana Richardson dans “Slow Sex : faire l’amour en conscience”


Alors, ralentissez, n’attendez rien, détachez-vous de l’orgasme, et RESPIREZ. Cherchez au plus profond de votre corps, de votre âme, l'extase qui sommeille en vous. Goûtez aux plaisirs de la pénétration lente, sentez votre sex s’émerveiller un peu plus à chaque nouvelle ondulation de hanche, vibrez en vous imprégnant de chaque millimètre de la peau de votre partenaire.


Détachez-vous enfin de la pression liée à la performance : avoir toujours une bonne érection, atteindre l’orgasme, avoir le geste qui donnera le plus de plaisir, être un “bon coup”. En expérimentant le sex en conscience, vous vous délestez de toute cette charge mentale, et vous concentrez sur l’essentiel : ressentir ce qui se passe dans votre corps, sans objectif précis. C’est ce qui peut d’ailleurs être déroutant au début, car ce n’est pas ce que nous montre le sex conventionnel orienté “orgasme à tout prix”, mais rassurez-vous, on s’y fait ! Et, c’est justement ça qui est beau, on ne s’attend à rien, on ne sait pas quand ni comment nous atteindrons l’extase (et oui cela peut prendre des mois, voir des années, un peu de patience !).




UNE EXPLORATRICE ÇA VOYAGE ÉNORMÉMENT !


Diana Richardson recommande dans son livre de ne vivre sa sexualité qu’à travers cette pratique. Me concernant, et en tant qu’exploratrice avérée, je n’ai pas envie de mettre de barrière et de me limiter à une seule pratique.  

Je veux tout : la nouveauté, les jeux, le mélange des langages sexuels (une ascendant balance dans toute sa splendeur quoi !).

Quelle jouissance de commencer tout doucement, en slow sex, de poursuivre avec des langages sensuels et transgressifs, de reprendre avec du primal, puis recommencer et mélanger à nouveau ces langages. Cela n'exclut pas le fait qu’une séance en total slow sex c’est très beau, tout comme une séance en totale sensualité ou en transgressif tout le long. Jouez avec différents langages de l’amour !

Et puis, la maîtrise du sex en conscience ne se fait pas en un claquement de doigt, cela prend du temps, car comme tout apprentissage, cela demande de la régularité, de la répétition et de la volonté. A mon sens il s’agit de se déconditionner pas à pas des pratiques conventionnelles dictées par notre société à travers les films que nous regardons, les livres que nous lisons, la pornographie et j’en passe. Ainsi, je pense qu’il est intéressant d’y aller progressivement, de l’incorporer lentement mais sûrement à votre pratique, et de communiquer sur votre intention auprès de votre partenaire (ou vos partenaires). 



QU’ATTENDEZ-VOUS POUR EXPLORER ?


En tant que sexothérapeute, je recommande bien entendu le slow sex à mes patients désireux de partir à la recherche de nouvelles sensations ou à ceux qui souhaitent aborder la sexualité autrement. Si vous avez de la dyspareunie (douleur lors de la pénétration), des troubles érectiles, des problèmes d'éjaculation, de l’anorgasmie, ce sera certainement un moyen pour vous de vous décharger de votre charge mentale. En thérapie de couple, je rencontre bien souvent des personnes qui ne prennent plus le temps de faire l’amour après certaines années passées ensemble : ils se désintéressent de cette narration qu’ils répètent inlassablement. C’est ainsi pour eux le moyen d’écrire une nouvelle histoire, de se renouveler, de sortir de leur routine, de créer, ensemble, une nouvelle manière de s’unir.


Enfin, je dirai que l’essayer c’est l’adopter ! A force de pratiquer, vous verrez que vous aurez malgré vous des automatismes qui visent à ralentir, être en conscience, observer ce qu’il se passe pour vous pendant que vous tissez les fils de l’extase. Vous verrez que vous ressentirez du plaisir avec l’énergie subtile de votre corps, un bien-être qui se diffuse dans tout votre corps, et qui dure plus longtemps. Le slow sex est à mon sens une belle philosophie de vie : prenons le temps, dans le sex comme dans la vie, de ralentir ! Alors, que diriez-vous de faire honneur à cette ode à la lenteur ?

3 livres pour s’initier au Slow Sex

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